Max, Sarah Cohen-Scali

jeudi 14 juin 2012



19 avril 1936. Bientôt minuit. Je vais naître dans une minute exactement. Je vais voir le jour le 20 avril. Date anniversaire de notre Führer. Je serai ainsi béni des dieux germaniques et l'on verras en moi le premier-né de la race suprême. La race aryenne. Celle qui désormais régnera en maître sur le monde. Je suis l'enfant du futur. Conçu sans amour. Sans Dieu. Sans Loi. Sans rien d'autre que la force et la rage. Je mordrai au lieu de téter. Je hurlerai au lieu de gazouiller. Je haïrai au lieu d'aimer. Heil Hitler ! »

Max est le prototype parfait du programme « Lebensborn » initié par Himmler. Des femmes sélectionnées par les nazis mettent au monde de purs représentants de la race aryenne, jeunesse idéale destinée à régénérer l'Allemagne puis l'Europe occupée par le Reich.


Une fable historique fascinante et dérangeante qu'on ne peut pas lâcher. Une lecture choc, remarquablement documentée, dont on ne sort pas indemne.


 Un coup de cœur, un coup de masse.

Ce livre me fascinait depuis des jours, au bout d'une semaine, il fut dans ma bibliothèque, il ne mit pas longtemps à y retourner.

De nombreux mots en allemand sont utilisés, mais leurs traductions ne tardent pas, et on comprend très aisément leurs significations.

L'enfant est élevé depuis sa conception dans un point de vue entièrement nazi. En lisant un livre possédant un tel point de vue, on pourrait penser que l'on serait plus indulgent, plus compréhensif. Bien au contraire, l'auteure montre avec subtilité toutes les horreurs de la guerre, de cette discrimination dans laquelle le personnage s'y plait. Je n'ai pas réussi à en vouloir à Konrad (Ou Max ?) car il fut élevé dans cette société. Mais on en veut au reste, à toutes les personnalités adultes qui corrompt la jeunesse. Du bourrage de crâne.
Ce livre est un trésor de culture. En le refermant, on en sort avec un amas d'informations, de détails sur les conditions de vie.
Les descriptions sont très visuelles et provoquent un effet imaginatif incroyable.
On ne regarde plus la guerre, on la vit.

Le résumé ne trompe pas « Une lecture choc. »
En effet, la libraire m'avait également indiquée qu'il est déconseillé au moins de quatorze ans. Je comprends vraiment pourquoi. Les mots sont secs, crus, véridiques mais ahurissant de la part d'un gamin. On encaisse toutes ces horreurs, et c'est vraiment terrible. Étant de nature énormément émotive, c'est avec beaucoup de larmes que je terminas le roman. 

Un livre que je conseille, pour ne pas oublier, pour ne plus continuer, pour ne pas recommencer. On ne sort réellement pas indemne de ce roman, il est bouleversant. Je l'ai vraiment apprécié.Il nous propose une telle projection visuelle que les pages défilent agréablement vite.
Un livre à lire.

"Je suis l'enfant du futur. L'enfant conçu sans amour. Sans Dieu. Sans Loi. Sans rien d'autre que la force et la rage. Heil Hitler !" (Chapitre 1)
Max, Sarah-Cohen Scali. Éd. Gallimard (Scripto) publié en 2012 / 480 p. / 15 € environ

© Bundesarchiv, B 145 Bild-F051638-0061 / CC-BY-SA 3.0

6 commentaires:

  1. Ce livre me fait de l'oeil depuis un long moment également, et après avoir lu ta chronique, je pense que cela sera ma prochaine lecture dés que j'aurai mis la main dessus.

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    1. N'hésite pas !! Il est excellent, et j'suis ravie de pouvoir donner envie de le lire ^^

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  2. Je suis un peu à la ramasse vu que c'est une chronique qui date de 2012 mais faut dire que je suis assez nouvelle dans le monde des blogs littérature. J'ai Max dans ma wish-list et ta chronique me conforte dans l'idée qu'il faut vraiment que je le lise parce que je pense qu'il va vraiment me plaire !

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    1. Certes, mais mon avis reste le même !
      D'ailleurs, j'en ai vu récemment et toujours un coup de coeur.

      Je te jure que si tu le lis, que tu aimes ou non, tu ne pourras pas rester indifférente !!

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  3. J'ai lu ce livre juste après un coup de coeur intégral (le propos, le style, tout. L'art de la joie, pour info) et j'ai eu au départ du mal à entrer dans l'histoire... j'aurais sûrement dû attendre un peu avant de prendre un autre livre :) Et pourtant, dès que j'ai réussi à me concentrer, j'ai été très touchée par la démarche de l'auteure, originale s'il en est. Ce point de vue apporte à mon avis beaucoup à la littérature très abondante qui concerne la Seconde Guerre mondiale. Et on en apprend beaucoup sur des pans qui sont bien souvent ignorés, comme le Lebensborn...

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    1. Je partage complètement ton avis ! :D
      C'est chouette que ce type de romans existe :P

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