Chronique 45 : Matilda, Roald Dahl (Lecture Commune avec Bouquinons)

dimanche 4 novembre 2012

Édition : Folio Junior
Genre : Jeunsesse
Nombre de pages : 234
Date de sortie : 1988
Prix : 7.50 €

A l'âge de cinq ans, Matilda sait lire et a dévoré tous les classiques de la littérature. Pourtant, son existence est loin d'être facile, entre une mère indifférente, abrutie par la télévision et un père d'une franche malhonnêteté. Sans oublier Mlle Legourdin, la directrice de l'école, personnage redoutable qui voue à tous les enfants une haine implacable.

Sous la plume acerbe et tendre de Roald Dahl, les évènements se précipitent, étranges, terribles, hilarants. Une vision décapante du monde des adultes !


     Voilà un petit moment que j'avais envie de découvrir les romans de Roald Dahl. C'est donc avec Matilda, dont une amie m'avait parlée, que j'ai débuté.

Matilda est une petite fille extraordinaire, délaissée par des parents bien trop ordinaires. Abrutis par leur télévision, et par leur cadre professionnel, ils en oublient complètement - et sans gêne leur enfant. Elle grandit seule, de manière étonnamment autonome et apprend très vite la lecture. Dès lors, elle se passionne totalement pour celle-ci et parcoure les plus grandes oeuvres de la littérature sans aucune difficulté. 

J'ai pu remarquer que notre sympathique partenaire Bouquinons l'avait dans sa PAL et participait au Baby-Challenge Jeunesse/Y-A et c'est avec entrain qu'on se mit d'accord pour une lecture commune. 

Tout d'abord, je fus tout de suite charmée par le narrateur, carrément moqueur dans la limite de la satire tout en créant un lien fort avec le lecteur. Il s'impose, et marque sa forte place à travers le livre. Partageant clairement son avis dans un ton tout à fait sûr de lui et subjectif, il nous guide dans ses pensées.
L'originalité de l'incipit, débutant par une jolie phrase typée vérité générale, nous intègre clairement dans son esprit.


"Pères et mères sont des gens bien curieux. Même lorsque leurs rejetons sont les pires des poisons imaginables, ils persistent à les trouver merveilleux. Certains parents vont plus loin : l'adoration les aveugle à tel point qu'ils arrivent à se persuader du génie de leur progéniture. Mais, après tout, quel mal à cela ? Ainsi va le monde. "

Il s'amuse, en troublant les lecteurs. Pourtant destiné à un public jeunesse, l'auteur se joue du lexique utilisé pour mêler niveau de langage familier à un vocabulaire plus adapté pour un lecteur plus âgé. 

Aussi, comment ne pas succomber au charme de la jeune Matilda ? Si intelligente, et pourtant si humble, si naïve de son propre génie, elle joue de jolis tours malicieux à ses parents pour se venger de la faiblesse de leur affection. Elle nous fait sourire, et on se demande bien comment elle va s'extraire des griffes de ses paternels.
Mlle.Candy, est tout autant fragile est m'a drôlement fait penser à la maîtresse dans La grammaire est une chanson douce d'Éric Orsenna. Tout comme Mlle.Legourdin et Mme.Jargonos (le rapprochement concerne plus la sévérité, et la crainte qui s'en dégage que leur profondeur psychologique en elles-mêmes).

Concernant l'intrigue, j'ai été vraiment entraînée dès le début. Puis, vers le milieu du récit, l'histoire commence à se décomposer en petites histoires (m'ayant fait alors rappeler les petites aventures du Petit Nicolas). Enfin, vers la fin, l'histoire reprend un cour chronologique et demêle l'intrigue. 

Aussi, j'ai beaucoup aimé les quelques rebondissements se trouvant à la partie ultime du texte. 

Finalement, c'est une jolie histoire que j'ai apprécié découvrir, et m'a permis de m'initier un peu plus dans l'univers de Roald Dahl. Du coup, c'est tout bientôt que je m'attaquerais à Charlie et la chocolaterie (donc le film de Tim Burton m'a fait rêver) et actuellement The Hitch-Hiker and the Other Stories, en anglais).

Voici quelques extraits qui pourront vous faire découvrir une jolie approche du texte, prouvant alors que la visée de lecture n'est pas forcément explicite.

"Elle avait l'esprit si vif et si délié et apprenait avec une telle facilité que même les parents les plus obtus auraient reconnu des dons aussi exceptionnels. Mais M. et Mme Verdebois étaient, eux, si bornés, si confinés dans leurs petites existences étriquées et stupides, qu'ils n'avaient rien remarqué de particulier chez leur fille."

"- Papa, dit-elle, tu crois que tu pourras m'acheter un livre?

-Un livre? dit-il. Qu'est-ce que tu veux faire d'un livre, pétard de sort!
-Le lire, papa.
-Et la télé, ça ne te suffit pas?"

"A quoi sert d'apprendre quoi que ce soit à l'envers ? Le but de l'existence, madame la directrice, c'est d'aller de l'avant."

1 commentaire:

  1. Je me sens ridicule avec ma chronique d'à peine dix lignes ! :P
    Comme toi j'ai beaucoup aimé ce roman. Que se soit l'écriture de Roald Dahl, la narration ou encore les personnages, ils m'ont tous fait bien rire !

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