[CHRONIQUE] Je reviens de mourir, d'Antoine Dole

samedi 25 janvier 2014

Couverture Je reviens de mourirJe reviens de mourir
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Éditions : Sarbacane
Genre : Contemporain - Drame
Nombre de pages : 160 Prix : 10 €
Date de sortie : 2008
Quatrième de couverture, Synopsis :
    « Il crache les mots, vomit les mots, plante les mots comme une pioche dans le cœur, le crève. Casse. Détruit le peu de choses. »
Marion aime Nicolas à ce point : jusqu’aux coups, jusqu’aux « clients »
qu’il la force à voir. Elle s’emploie à le contenter, il s’emploie à l’anéantir.
Autre histoire, autre souffrance, Ève s’est quant à elle emmurée dans une vie de solitude amoureuse et de sexualité perturbée – enchaînant les relations sordides, jusqu’au jour où David tente de gagner sa confiance. Ces deux
« contes défaits » déroulés en parallèle seront amenés, au bout
de la perspective, à se rejoindre...

Mon avis : 
     
       J'ai souhaité lire ce livre pour plusieurs raisons. Tout d'abord, je venais de lire un livre d'Antoine Dole, A écrire 100 fois, qui m'avait beaucoup plu. Mais ce n'était pas suffisant pour découvrir l'univers de l'auteur et savoir si je l'appréciais ou non. Et puis.. le résumé m'attirait beaucoup. Ce thème, à la fois de la femme battue, de la prostitution, de la sexualité comme échappatoire m'intéressait, et je souhaitais savoir comment l'auteur allait mettre tout cela en forme. 
Il est clair que ce livre est bouleversant. On a le choix, et pas des moindres. Soit on n'apprécie pas la brutalité et la véracité du vocabulaire utilisé, et on n'aime pas, on n'accroche pas. Soit, ça nous touche, on se sent pulvérisé, et on est obligé de réagir un minimum. Pas d'alternative possible.
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Les - : Un vocabulaire qui peut repousser certains, mais qui est nécessaire. Une fin que j'ai eu du mal à saisir et à comprendre. Un rythme auquel il faut s'habituer.
 
Les + : Un univers bouleversant avec des mots justes et forts. Un récit traumatisant, et des personnages psychologiquement intéressants et humains. Un thème très fort, et une lecture qui ne laisse pas indemne.

     Je ne m'attendais pas à être autant touchée. Pas être touchée au sens de l'émotion, mais au sens  de la douleur, et presque de la fascination. Ce roman est terrible. On pourrait croire que cent soixante pas c'est trop court. Mais ici, c'est presque trop. 
Nous suivons deux jeunes femmes détruites par la vie, par l'amour. Marion, la première, folle amoureuse d'un garçon qui la force à se prostituer va voir sa vie s'anéantir, alors qu'elle pensait avoir trouvé l'être aimé. Eve, ravagée par la vie, va trouver un certain sens à travers le sexe à l'état pur et dur, et va donner à son corps dans l'unique but d'être effacée. Les deux récits sont tout autant bouleversants l'un que l'autre. Ces deux jeunes femmes sont particulièrement touchantes dans leur désespoir. Mais on va les voir souffrir, et se détruire petit à petit. 
Le style de l'auteur est quant à lui très brut. Il est sec, donne des coups et n'hésite pas à choquer. Comme dit la fameuse petite phrase, "appelons un chat, un chat." Et c'est exactement ce que choisit de faire Antoine Dole. Il décrit ce malheur, cette destruction sexuelle avec les mots qu'il faut. Des mots que l'on ne veut pas voir, des mots qui font mal, des mots tabous. 
Mais ici il n'est plus question de tabou. Ces jeunes femmes sont forcées sous une certaine domination, autant que nous, obligées à boire les mots qui sont crachés à notre figure. Ils se jettent sur nous en plein face, sans que l'on puisse y faire quoi que ce soit. C'est choquant, dérangeant, fascinant. On est presque absorbé par ce style, et c'est sûrement ça le plus effrayant. Ce n'est pas plaisant, mais on a besoin de savoir la suite, savoir comment ces deux jeunes femmes vont s'extraire de leur situation.
Autant vous dire que les hommes qu'elles rencontrent sont tous de gros cons. Désolée pour cette vulgarité là, mais il n'y a rien à cacher, et comme dit précédemment, autant appeler un chat un chat. Ils sont tous plus haïssables les uns que les autres. Ils sont à vomir. Et nous, on reste insensible, derrière ces misérables lignes, sans que l'on soit capable de faire quoi que ce soit. 
Antoine Dole sait comment interpeler ses lecteurs. Et c'est ce qui rend le livre plaisant. 
La fin m'a laissé sur le cul, comme on dirait. J'avoue ne pas avoir tout compris (décidément, j'ai vraiment du mal avec les fins !). Mais d'après ce que j'ai compris, la fin reste tout autant trash. Antoine Dole ne fait pas perdre le souffle de son roman, et nous on retient le notre, jusqu'à pouvoir refermer ce petit roman.
Je le déconseille trèèèèèès fortement aux moins de quinze ans. Et encore. Comment vous dire que ce livre est d'une narration terrible ? La sexualité y est poussé juqu'à son côté le plus sombre, le plus terrible. C'est à totalement déconseiller aux plus jeunes. Et à prévenir pour les autres. 

4 commentaires:

  1. J'ai survolé ta chronique pour ne pas trop en savoir, et vivement que je le reçoive ! :D (je reviendrais quand je l'aurai terminé :p)

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    1. Ouiii ! J'espère que ça ira avec toi, mais comme j'ai prévenu, c'est trash ;D

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  2. Je l'ai lu aussi... Quelle histoire, mon Dieu... C'est poignant, on se prend une énorme claque dans la gueule.

    PS : J'adore ta bannière !

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    1. Oui, c'est tout à fait ça ! :)
      Quelle histoire..

      PS : Merciii ♥ Ca me fait très plaisir :)

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