BLUBIRD | Une lecture passionnante & nécessaire !

 

 L'extraordinaire destin de « Minnie Bluebird » devenue chanteuse de blues dans les états-unis des années 40.
Elwyn est fils d’immigrés irlandais, Minnie, fille d’un chanteur itinérant noir. Ils se rencontrent dans une plantation, et tombent amoureux. Ils ont 13 ans, et ne savent pas que leur vie est sur le point de basculer. Quelques jours plus tard, en effet, Minnie assiste au passage à tabac de son père par des hommes du Ku Klux Klan. Effondrée, elle saute dans le premier train, en partance pour Chicago.

Bluebird est un de ces romans destinés à la jeunesse et qui se révèle être incroyablement qualitatif. Tristan Koëgel plonge son lecteur dans l’univers américain des années 1940, bien loin de la réalité européenne telle qu’on la connaît. Ici on ne parle pas d’Hitler mais de la ségrégation raciale, de l’immigration, et puis de l’amour, l’amour de ses parents, de ses voisins, de la musique.

Dès les premières lignes l’auteur nous embarque dans un roman au style incroyable où on est immédiatement ancré. C’est cette plume si riche qui rend le roman passionnant. L’histoire elle aussi se révèle être remarquable autant que surprenante. Le lecteur fait ici la connaissance de la jeune Minnie, âgée d’une dizaine d’années, en vadrouille sur les routes avec son papa musicien. Un jour, ils vont faire la connaissance de travailleurs ainsi que de leurs patrons irlandais, patrons à l’air sévère. Cependant ce sera aussi l’occasion pour Minnie de rencontrer leur jeune garçon, Elwyn. Entre eux deux le courant passe. Cependant, est-il réellement possible pour eux de tomber amoureux dans cette Amérique des années 40 ?

Néanmoins il serait faux de résumer le roman à son intrigue sentimentale. Finalement ce roman est bien plus que ça. C’est aussi l’histoire d’une famille qui essaie de vivre malgré les soupçons qui pèsent sur elle. C’est aussi l’histoire d’individus qui ne demandent à prendre vie sur le papier pour partager leurs plus belles histoires. C’est aussi l’histoire du Blues qui nous est livrée grâce à la playlist proposée par l’auteur.

Il est impossible de ne pas s’attacher aux personnages. Minnie se révèle être adorable comme tout mais n’a peur de rien et n’hésite pas à agir quand il le faut. Elle est à la fois intéressante et brillante, un personnage féminin admirable. L’alternance des points de vue à l’intérieur de certains chapitres permet également d’approfondir et connaître un peu mieux le jeune Elwyn, un personnage nécessaire pour comprendre toute la construction du roman.

Bluebird fait partie de ces romans destinés à la jeunesse où le message véhiculé est incroyable. Non seulement lire ce roman est un réel plaisir mais en plus il permet de construire un savoir sur une époque qui peut être moins connue que celle que l’on nous enseigne. Ici, Tristan Koëgel nous livre à la fois un message de tolérance universel, où il ne faut se fier ni aux apparences ni aux préjugés. Un message historique pertinent et une diffusion culturelle et musicale saisissante.
  
★★★★☆ J’ai adoré
 
Bluebird, Tristan Koëgel publié par Didier Jeunesse (2015) / 14,20 € / 320 pages.