Ready Player One : jeux-vidéo, années 80 et chasse au trésor

lundi 14 mars 2016




jeux-vidéo, années 80 et chasse au trésor
Voilà les trois expressions que je choisirais pour qualifier ce roman. Un roman qui mélange notre futur sombre et dangereux, rempli de références des années 80 qui prennent vie dans un jeu vidéo qui régie le monde entier : l'Oasis. 

Nous sommes en l'an 2044 et le monde est véritablement devenue un endroit peu fréquentable. Plus de pétrole. Le climat est entièrement déréglé. La famine, la pauvreté et la malade n'épargnent personne.

 Comme la plupart du monde, Wade Watts s'échappe de cette réalité déprimante en passant des heures sur OASIS, une immense utopie virtuelle où chacun peut devenir qui il veut, vivre, jouer, aimer sur l'un de ses dix mille planètes. Et comme la plupart du monde, Wade est obsédé par le plus grand billet de loterie de tous les temps, caché dans cette réalité alternative: James Halliday, le fondeur d'OASIS mort sans héritier, a promis que le contrôle d'OASIS - et de sa fortune massive - irait à la personne qui pourrait résoudre toutes les énigmes cachées à l'intérieur de sa création.

Depuis des années, nombreux sont ceux qui ont vainement essayé d'obtenir ce prix, ayant pour seule information que les énigmes sont basées sur l'obsession d'Halliday à propos des années 80. Et puis Wade tombe sur la solution de la première énigme. Le voilà qui se retrouve alors soudainement propulsé dans une course désespérée contre des milliers de concurrents pour l'héritage ultime, une chasse qui prendra rapidement des dimensions réelles inquiétantes, et qui changera profondément Wade et son monde.

Ready Player One prend son temps pour démarrer. L'univers est vaste, celui de l'Oasis encore plus et l'auteur prend réellement le temps d'installer son cadre. Cela peut être très appréciable mais ralentit incontestablement le rythme de l'histoire. Il faut vraiment dire que pendant près de soixante-dix pages il ne se passe rien du tout. L'auteur introduit les différents personnages qui vont façonner l'histoire, la création de l'Oasis, la vie de Halliday, le monde dans lequel il évolue mais il faut vraiment du temps pour que le tout démarre réellement et ce n'est d'ailleurs pas évident de digérer toutes ces informations.
L'ayant lu en anglais, j'ai été étonnée de la facilité avec laquelle je suis rentrée dans l'histoire. Ça c'est avéré beaucoup plus simple que ce que je pensais. Je ne le conseille pas en premier roman mais finalement se plonger dedans est beaucoup plus évident que je ne le pensais. Les références des années 80 ponctuent le texte à quasi chaque page. N'étant pas née dans les années 1980, je n'en connaissais que très peu. Mais vraiment, cela n'a pas été pour autant un frein à ma lecture. Elles sont intéressantes et expliquées et tout lecteur né après ces années-là peut réellement se plonger dans cette époque qui semble si appréciée de nos jours. 
Une fois lancée, l'énigme rend vraiment le roman palpitant. Après un début très long, l'auteur n'hésite plus à utiliser des ellipses temporelles pour ponctuer son texte le rendant ainsi crédible et réaliste. J'ai beaucoup aimé le fait que beaucoup de temps se passe dans l'histoire. La pêche aux indices ne se fait pas en un mois et la romance qui se profile à l'horizon encore moins. Elle est sympathique, peu présente et ça fait du bien de voir une romance qui ne brouille pas le cadre original de l'histoire. 
Les personnages sont eux aussi très intéressants. Wade est attachant car assez commun. C'est un garçon qui tente d'échapper à un quotidien pesant et l'Oasis lui permet d'exister et non pas simplement survivre. Finalement, le jeu n'est pas du tout vu négativement. Le numérique n'est pas l'horrible lieu où les gens dépensent leur temps stupidement mais un univers rendu incroyable et nécessaire. L'auteur ne joue pas dans les clichés et ne critique en rien le numérique. Au contraire, il exploite les relations nouées par ce média-là tout en montrant les possibilités qu'il offre. Un hommage qui plaira donc aux passionnés du net et aux joueurs les plus chevronnés. 

http://img.livraddict.com/covers/150/150561/couv61520617.jpgMalgré tout cet univers magnifiquement exploité, le roman traine un peu en longueur vers la fin. Beaucoup de lenteur donc entre un début difficile à démarrer et une fin qui se fait attendre. Pourtant le roman reste très plaisant à lire, c'est indéniable. À découvrir donc, ce serait dommage de passer à côté de ce chouette livre.  

Ready Player One, d'Ernest Cline (Broadway Paperbacks, 372 pages) disponible en français chez Michel Lafon (8,99 €) et Pocket (10 €)

crédit photographique : Harlan Elam

2 commentaires:

  1. me donne bien envie, ne serait-ce que pour les références. Je n'ai pas vraiment connu les années 80, parce que je suis née à la fin de cette décennie, métis ça doit quand même être assez amusant à retrouver.

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  2. Je n'avais pas lu d'avis jusque là, mais il me tente bien celui là finalement. Ça vaut le coup de s'accrocher apparemment (au moins pour la romance seulement en arrière plan youpi!) ;-)

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