À la croisée des mondes fait aujourd’hui partie de ces classiques jeunesses et qui se classe ainsi fièrement aux côtés d’Harry Potter, de Matilda ou des Pierre Bottero. Le premier tome est malheureusement paru dans les années ’90. Si je dis malheureusement c’est bien à cause de cette date qu’il n’a pas eu le succès aussi retentissant qu’une autre saga sortie la même année, celle d’Harry Potter. On ne peut nier le fait que ce dernier lui a fait de l’ombre c’est certain. Aurait-il eu aussi autant de succès s’il était sorti à un autre moment ? Je n’en sais rien et de toutes manières on ne peut pas dire que cette œuvre n’a pas connu la gloire puisque Pullman fait aujourd’hui partie des auteurs jeunesses les plus connus.
Alors que beaucoup ont été déçu de l’adaptation lorsqu’elle
était sortie, je l’avais pour ma part adoré. J’étais vraiment petite et
forcément j’avais succombé aux charmes de cet univers. J’ai honte de l’avouer
mais je ne m’étais jamais lancé dans cette lecture alors qu’elle m’intéressait.
Il a fallu attendre que j’aie dix-neuf ans avant de mettre le nez dedans. Il va
m’être cependant difficile de parler de ce livre sans faire des comparaisons au
film. Car finalement, le film à côté, c’est ridicule. Là, l’adage du « le
livre est toujours mieux » est complètement vrai, et ça fait plaisir à
voir.
Avant toute chose, penchons-nous sur la quatrième de
couverture. Je pense que beaucoup d’entre vous connaissent l’histoire mais se
rafraîchir la mémoire ne fait jamais bien de mal !
« La jeune Lyra connaissait bien les
Érudits : ces hommes l’avaient entourée toute sa vie, ils avaient fait son
éducation, ils l’avaient punie ou consolée. Ils étaient sa seule famille.
Peut-être même aurait-elle pu les considérer comme sa véritable famille si elle
avait su ce qu’était une famille. »
Élevée dans l’atmosphère confinée du
prestigieux Jordan College, Lyra, accompagnée de son daemon Pantalaimon, passait
ses journées à courir dans les rues d’Oxford à la recherche éperdue d’aventures.
Cette vie insouciante prend fin pourtant lorsqu’elle est confiée à Mme Coulter,
au moment où Roger, son meilleur ami, disparait, victime des ravisseurs d’enfants
qui opèrent dans tout le pays. Mais lassée de jouer les petites filles modèles,
et intriguée par la Poussière, une extraordinaire particule qui suscite effroi
et convoitises, Lyra s’enfuit et entame un voyage vers le Grand Nord, périlleux
et exaltant, qui lui apportera la révélation de ses extraordinaires pouvoirs et
la conduira à la frontière d’un autre monde. »
Les
Royaumes du Nord est avant tout un roman surprenant. Difficile de s’attendre
à un tel style mais dire ceci serait laisser sous-entendre que l’on trouve peut
d’écriture similaire dans la littérature de jeunesse. C’est bien évidemment
faux, mais un style aussi travaillé et compliqué par sa syntaxe et son vocabulaire
est finalement agréable et surprenant. Bien évidemment, ces livres comme le
prouve leur réédition adulte ainsi que le gain du prestigieux prix Whitbread
Book Of the Year Award en 2002 prouve qu’il a aussi trouvé sa place dans la
littérature dite « adulte ». Le style est également très riche par la
grande présence de mots inventés d’inspiration latine. Cela rend le texte très riche.
Bien-sûr, si l’on veut chercher la petite bête, on peut aussi souligner la
maladresse d’oscillation entre narration et dialogue. Ce que je veux dire par
là, c’est que le dialogue reste tout à fait dans le même ton soutenu que dans
la narration. Et ce que ce soit lors d’un dialogue entre membres du clergé, de
professeurs, d’enfants de rues ou de gitans. Je ne sais pas si la traduction y
est pour quelque chose mais l’expression « en outre » revient
absolument partout, dans la bouche du narrateur comme celle de personnages
anodins, et c’est assez perturbant. Malgré cela le style reste incroyablement
travaillé et permet une immersion encore plus accentuée.
L’héroïne du roman est quant à elle
extrêmement attachante. Dans le film, l’actrice qui jouait Lyra rendait le
personnage très hautain, très vicieux et parfois presque insupportable. J’avais
beaucoup de mal avec le personnage du film. Petite, je ne me retrouvais tout
simplement pas dans son caractère et pour moi elle avait juste l’air méchante.
Dans le livre, ça n’a rien à voir ! Lyra a toujours ce côté malicieux mais
elle en joue. Elle n’est jamais méchante mais juste joueuse et n’hésite pas à
revenir sur ses fautes quand elle se sait coupable. Elle est finalement beaucoup
plus mignonne que ce à quoi je m’attendais, c’est une héroïne qu’on a envie d’apprécier.
Il en va de même pour la fin,
nouvelle surprise encore une fois. Les derniers chapitres du livre ne sont pas du
tout présent dans le film alors qu’ils sont clairement décisifs pour la suite
de l’histoire. (À force de comparaison on se rend compte des faiblesses du film…)
En fait, ces derniers chapitres soulèvent énormément de questions. On sent que
le tome deux va partir dans une autre direction et j’ai extrêmement hâte de
savoir vers où il va se diriger.
Parlons enfin des thématiques
abordées dans ce roman. Mais avant cela, je vais vous dire pour moi ce qu’est
la définition d’un « classique ». Un classique, c’est un roman qui s’inscrit
dans le temps grâce à des thématiques universelles où chaque lecteur peut se
retrouver dans ses pensées. C’est aussi et surtout un roman qui, selon l’âge où
on le lit, peut réellement changer de signification et nous laisser voir des
choses que l’on avait alors pas vu jusqu’à maintenant. Et pour le coup, c’est
tout à fait en rapport avec les thématiques abordées dans cette saga qui je
pense peuvent échapper à un jeune public mais tout à fait sauter aux yeux des
plus grands. Ce premier tome pose la question du passage à l’âge adulte. À quel
moment le devient-on ? Qu’est-ce qui nous fait grandir ? Qu’est-ce
qui fait de nous des individus différents des autres ? Quelle est notre
identité ? Ainsi j’ai adoré l’aspect des daemon. Sérieusement, ce serait beaucoup
plus simple d’en avoir dans la réalité non ? (D’ailleurs, si vous voulez
passer un test pour savoir lequel vous auriez si on était dans le livre, c’est
par ICI ! Le test est excellent, très complet et avec beaucoup de
questions pour vous cerner. Les résultats sont à couper le souffle !). On
a également toute une réflexion sur la religion et la place qu’elle doit avoir
dans une société, dans un gouvernement.
Enfin bref, ce livre interroge un large spectre de questionnement et je pense
que le simple fait de le lire permet de réfléchir à beaucoup d’aspects.
Voilà. Je crois en avoir terminé avec ce premier tome. En
effet, je me suis totalement lâchée mais cela était indispensable pour
suffisamment bien parler de ce roman. Je suis ravie de l’avoir enfin lu et je
regrette tout de même de ne pas l’avoir lu plus tôt. Vraiment, si vous avez l’occasion
de découvrir ce classique de la littérature jeunesse n’hésitez pas une seule
seconde car il promet un voyage inoubliable !
À la croisée des mondes, tome 1 : Les royaumes du Nord de Philip Pullman (1995) publié aux édition Gallimard (coll. Folio) / 533 pages / 8 €
À la croisée des mondes, tome 1 : Les royaumes du Nord de Philip Pullman (1995) publié aux édition Gallimard (coll. Folio) / 533 pages / 8 €
Très jolie chronique ^^ Je me souviens avoir été totalement outrée quand j'ai vu le film avec ce qu'ils avaient fait de la fin ! J'ai hâte de découvrir tes avis sur les deux tomes suivants, mais je suis sûre que tu vas adorer ! :P
RépondreSupprimerUne trilogie qui me tente vraiment beaucoup ! Je me rappelle lorsque j'étais petite, l'adaptation cinématographique avait fait beaucoup de bruits mais je ne l'avais pas vu... Je pense demander à Noël cette série, dont tu en parles si bien dans ta chronique :) ♥
RépondreSupprimerJ'aimerais bien découvrir cette saga ^^
RépondreSupprimerJ'ai lu la trilogie il y a plusieurs années déjà (plus de dix ans je crois !). J'ai adoré. L'univers ne ressemble à aucun autre et on s'attache vite aux personnages.
RépondreSupprimer