Beau. Et doux. Voilà les deux mots qui me viennent en tête lorsque je repense à ma lecture. J’ai terminé Songe à la douceur il y a plusieurs semaines déjà et pourtant je me suis retrouvée désarmée face à l’écriture de mon article. J’ai bien dû écrire puis effacer une bonne dizaine de fois ce que j’avais proposé. Mais donner son avis sur ce livre est tellement compliqué, tellement impressionnant que jamais je n’ai été satisfaite du résultat jusqu’alors. J’espère que cette fois sera la bonne.
Songe à la douceur est une réécriture du classique russe Eugène Onéguine d’Alexandre Pouchkine (d'ailleurs présent dans la sélection de septembre pour Faites le tour du monde !)
Écrit en vers, il porte des personnages (Eugène et Tatiana) à travers deux histoires d’amour : celle qui aurait pu se faire à leur adolescence et celle qui pourrait les amener à se retrouver une fois adulte. Le roman commence d’ailleurs ainsi, Tatiana, brillante universitaire croise par hasard Eugène, le garçon qui aura marqué son adolescence. Clémentine Beauvais ose elle aussi avec poésie mais préfère le vers libre au vers métré.
Cela peut sembler impressionnant au début mais en fait il suffit de quelques pages pour sentir le rythme se former dans nos oreilles et regarder le texte prendre vie sous nos yeux. Moi qui n’aime pas les histoires d’amour, j’ai adoré celle-ci. Peut-être parce que ça n’en est pas vraiment une ? Ou alors parce que c’est bien plus. Une chose est sûre, Clémentine Beauvais a su me convaincre et partir à la rencontre d’Eugène et Tatiana fut l’une des plus belles choses que j’ai pu faire ce mois d’août.
Songe à la douceur, c’est typiquement le genre de livre qui – lorsque je le termine – semble ne pas m’avoir marqué plus que je l’aurais espéré. Mais finalement, il me reste en tête un jour, une semaine, un mois et bien plus. C’est le genre de livres qui finira dans mes meilleures lectures de l’année lorsqu’il sera venu le temps de dresser un bilan. C’est d’ailleurs un des seuls livres qui est parvenu à m’emporter ce mois d’août alors que la panne de lecture se dresse fièrement contre moi depuis des semaines.
Il serait dommage aussi de parler de ce livre en omettant l’hommage à la littérature qu’il incarne. Alors certes Tatiana est sûrement aussi passionnée par les mots que nous, si ce n’est plus ; mais tout dans ce livre respire la littérature : son titre emprunté de Baudelaire, son histoire tirée de ce roman russe, mais aussi sa forme narrative qui joue autant avec le lecteur qu’avec les personnages. La lecture est non seulement belle mais aussi vivante et le (ou la ?) narrateur/trice prend à son tour le rôle du lecteur qui aimerait tant dire à ses personnages : « Mais réagis enfin, tu fais n’importe quoi ! ». Et ça s’ancre à merveille dans le récit.
Après avoir lu les deux autres romans Xprim de l’auteur (Comme des images et Les petites reines) je me doutais que ce titre allait me plaire. À chaque fois ses romans ont su me convaincre et chaque fois un peu plus que la précédente. Ce roman n’échappe pas à la règle et est pour l’instant le meilleur titre parmi les trois selon moi !
C’est l’occasion de vous conseiller vivement l’auteur comme son édition. Sarbacane, et notamment la collection X’prim, est la toute première maison d’édition avec laquelle j’ai travaillé sur le blog. Je suis leurs publications depuis plusieurs années maintenant et à chaque fois leur catalogue a su me convaincre grâce à un grand soin apporté aux textes choisis, une plume toujours très caractéristique de son auteur et des sujets que j’aurais aimé lire en étant jeune ado. C’est définitivement une collection que je vous conseille, tout comme je vous conseille de découvrir Clémentine Beauvais si ce n’est pas déjà fait. Et si vous le faites par Songe à la douceur alors ce sera encore mieux !
Songe à la douceur de Clémentine Beauvais aux éditions Sarbacane (coll. Exprim'). 240 pages. 15,50 €
Une belle chronique, Songe à la douceur est un livre vraiment merveilleux♥
RépondreSupprimerMerci Léna, ce n'était pas évident d'en parler !
SupprimerUne lecture qui sort de l'ordinaire ♥
RépondreSupprimerComplètement !
SupprimerJe ressens tellement la même chose que toi pour ce livre, bravo pour avoir mis les mots sur cette sensation.
RépondreSupprimerC'était pas évident du tout.. je te remercie :)
SupprimerBonjour Cassandra... Merci pour ce bel article sur "Songe à la douceur". Cela me donne envie de découvrir cette oeuvre dont j'ai déjà beaucoup entendu parler... Je vais commencer bientôt, à son retour à la médiathèque," Les petites reines" de Clémentine Beauvais... Et je crois que cela va être une rencontre littéraire très belle, intemporelle et douce : une vraie rencontre de mots qui prennent leur temps, leurs sons, leurs âmes et nous captivent ainsi, discrètement, tranquillement...
RépondreSupprimerBravo pour votre site !
Bonjour Claire :)
SupprimerJe ne peux que vous conseiller de découvrir cette auteur. Vos quelques mots définissent parfaitement le parfum de ses ouvrages et je ne peux que vous souhaiter une bonne lecture !