Si j'avais pas peur | Voyager

Sur tout le mois de mars, le YouTubeur Benjamin, de la chaîne « Vous êtes vraiment sympa », a décidé de mener un mois de défis et de challenges personnels. Au programme : identifier ses peurs, s'y confronter et oser plus. Cette initiative m'a énormément parlé, eencore plus lorsque j'ai réalisé l'une de mes peurs alors que jusqu'à présent je me trouvais mille excuses extérieures. Au bout du compte, ça ne venait que de moi.

Il y a maintenant presque deux ans, je vous partageais ma culpabilité d'avoir peu voyagé. Je suis plutôt casanière, j'aime mon chez moi pas pour son confort mais surtout pour le sentiment de sécurité et de stabilité qu'il m'apporte. Pourtant, beaucoup de mes proches voyagent et les réseaux sociaux me renvoient régulièrement au fait que je ne suis pas une grande globe-trotteuse comme j'aimerais l'être.

Avec mon copain, nous avons décidé de découvrir Londres comme première ville à découvrir à l'étranger. J'ai bien fait Rome au collège, mais guère plus depuis. Pour être honnête, je rêve de découvrir Edimbourg, la Scandinavie ou encore l'Europe méditérannéenne - et un jour l'Amérique du Sud, mais nous avons trouvé un compromis le temps d'arpenter des chemins plus aventureux. Londres donc, parce que plein de possibilités, parce que moins de barrière linguistique, parce que riche en histoire, en musées et en culture, bref tout ce que l'on aime.

Il y a environ un mois de cela, toutes les conditions étaient enfin réunies pour prendre nos billets. Mon petit budget d'étudiante m'avait toujours freiné. Chaque été je travaillais et le reste de l'année nous devions gérer entre l'emploi du temps de chacun. Bref, pas beaucoup de temps ni d'argent. Sauf qu'avec mon stage et la vie qui avance, quelques vacances en été, c'était le moment où jamais de se lancer. Et là : j'ai eu peur. Tout était réuni, le billet prêt à être validé. Mais je me suis sentie submergée, paniquée à l'idée de devoir choisir, prendre des décisions, oser. Et on a retardé l'échéance.

C'est à ce moment-là que j'ai compris que, malgré sous mes folles envies de voyage, j'avais peur. Et ça c'était désormais un problème entre moi et moi. Arrêter de se trouver des excuses, ce n'est pas facile, surtout quand on en n'a même pas conscience. On peut avoir peur de sortir d'une situation invivable, quitter un environnement qui nous empoisonne, ou dire au revoir à des chemins de vie qui ne nous correspondent plus. Cela fait peur parce qu'il y a des choses qu'on ne contrôle pas. Et c'est bien trop souvent pour ces choses-là que l'on s'inquiète plus que de raison. 

En ce moment, je fais donc un gros travail sur moi-même, autour des peurs qui me freinent. Depuis quelques mois, je prends l'adage « chaque jour suffit à sa peine » au pied de la lettre et considère chaque journée seulement lorsque j'y suis, sans essayer d'anticiper tous les problèmes à venir. Écouter des podcasts sur le chemin du travail me permet de me confronter à des témoignages, à des personnes qui ont vécu et ont de l'expérience. Des personnes qui osent et partagent leurs ambitions.

Bref, tout cela pour dire qu'aujourd'hui, j'ai enfin osé, et j'ai mes billets. Un peu rapidement, pour ne pas laisser mon cerveau réfléchir trop longtemps, lui laisser assez de marge pour hésiter et douter. Non : je suis rentrée après le travail, et en moins d'une heure tout était pris. Alors voilà, maintenant j'ai le temps oisif avec le loisir de me renseigner sur les lieux à visiter. Savourer le voyage avant même de l'avoir commencé. Et déjà penser à tous les autres endroits qui me font rêver et qui me paraissent désormais plus accessibles. Finalement ça paraît plus facile que je ne l'aurais pensé. J'ai toujours quelques inquiétudes, mais je me dis que tout ça vaut la peine, et je ne serais pas déçue du voyage. 

J'avais envie de partager ce billet avec vous. J'ai moi-même souvent besoin d'inspirations au quotidien pour mieux prendre en mains les opportunités qui viennent à moi. Et cette série de « Si j'avais pas peur » me motive énormément. Elle me donne envie d'en identifier d'autres, sans pression ni challenge, mais surtout par compréhension et envie de les rencontrer. Plus que le souhait de me faire peur, j'ai envie de les appréhender, les raisonner, les déconstruire ou les rendre plus familières. Bref, comme une envie de vous les partager ici et les rendre moins insurmontables.

© William Santos / Unsplash