Chronique - 12 : Si c'est un homme, Primo Levi

jeudi 12 juillet 2012

Primo Levi est né à Turin en 1919. En 1942, après des études de chimie, il s'installe à Milan.
Il est arrêté comme résistant en février 1944, puis déporté à Auschwitz, où il restera jusqu'en janvier 1945, date de la libération du camp des Soviétiques.
La guerre finie, il épouse Lucia Morpugo, dont il aura deux enfant, et prend la direction d'une entreprise de produits chimiques. 
Parallèlement, il commence à écrire. Son premier livre, Si c'est un homme, paru en 1947, le journal de sa déportation, est l'un des tout premiers témoignages sur l'horreur d'Auschwitz. Publié à l'origine dans une petite maison d'édition italienne, ce n'est que dix ans plus tard qu'il est mondialement reconnu comme chef-d'oeuvre. Primo Levi est également l'auteur d'une douzaine d'ouvrages, des récits, des nouvelles, dont plusieurs furent couronnés par des prix.
Primo Levi s'est donné la mort en 1987.

Quatrième de couverture :

« On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant.
Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce. C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'on prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité. » (Angelo Rinaldi) SourceLivraddict.

Mon avis :

Primo Levi nous raconte à travers ce livre, son vécu de la vie dans un Lager d'Auschwitz : de sa déportation à sa survie, chaque moment de sa vie durant cette épreuve.

Cette fois-ci, c'est au point de vue italien auquel je m'attache. Après avoir suivi Max, et les allemands, puis Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, et les lituaniens, voilà Si c'est un homme, véritable témoignage non romancé.

Les cent cinquante premières pages m'ont défilées dans les mains à une vitesse folle ! Les autres ont été beaucoup plus longues, mais je voulais le finir.

 Je ne saurai que conseiller ce livre, ne serait- ce que pour savoir. Il est important, à mon avis, de connaître ce qu'il s'est passé.
Et en effet, on peut trouver admirable la manière donc Primo Levi n'éprouva aucune haine envers les supérieurs. On observe au fil des pages toute une déshumanisation, pour tenter de se reconstruire ensuite.

Levi nous donne de nombreuses informations : l'architecture du Lager, ses règles, ses conditions de vie. Il est nouveau, puis observe les nouveaux après lui.
Et malgré leur sort, les prisonniers se considèrent toujours chanceux.

« C'est curieux comme, d'une manière ou d'une autre, on a toujours l'impression qu'on a de la chance, qu'une circonstance quelconque, un petit rien parfois, nous empêche de nous laisser aller au désespoir et nous permet de vivre. Il pleut, mais il n'y a pas de vent. Ou bien : il pleut et il vente, mais on sait que ce soir on aura droit à une ration supplémentaire de souper, et alors on se dit que pour un jour, on tiendra bien encore jusqu'au soir. » (page 205)

Je me souviens également que durant ma lecture, je me suis souvent répétée « Mais cela c'est réellement déroulé ainsi ! Ce n'est pas un roman, mais un témoignage. »

Et je pense que c'est cela qui est important : Ce n'est pas un roman, mais un témoignage.
Lisez le tant que par curiosité, par soif de connaissances, par envie. Et même si j'ai eu du mal, il faut essayer, on y arrive comme quelques uns d'entre eux ont réussi à survivre.
Pocket
Autobiographie, Historique
314 p.
1947

2 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec toi. Je me souviens d'avoir eu des frissons en lisant ce livre, car oui, là c'est bien un témoignage que nous lisons, non pas une fiction où le livre fini la vie reprend son cours. Ce livre marque car montre de quoi l'homme est capable envers l'homme. Et combien il faut être fort psychologiquement pour survivre à cette inhumanité ...

    Très beau livre.

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  2. J'avais travaillé dessus avec une amie quand nous avions présenté un exposé sur la Shoah, je l'ai lu, bouleversant...

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