Au Salon du Livre et de la Presse Jeunesse, j'ai eu la chance et l'opportunité de poser quelques questions à la grande Shannon Messenger, auteure publiée en France chez Lumen pour ses romans Gardiens des cités perdues et Let the sky fall.
Je peux vous dire qu'elle a été extrêmement gentille, souriante et adorable. La rencontrer fut un honneur et j'espère la recroiser dès que possible. À nouveau je la remercie pour avoir pris le temps de répondre à mes questions. Je remercie également la directrice éditoriale de Lumen, Cécile Pournin, qui a fait la traduction. Et merci encore une fois à Émily, attachée de presse de la maison d'édition pour m'avoir offert cette opportunité.
Sachez que l'interview a été filmée et que vous pouvez aller la voir en cliquant sur ce lien : https://youtu.be/3dZaAwof8w0
Bonjour Shannon Messenger, merci beaucoup d’être venue. Justement, suite
aux évènements tragiques ces dernières semaines à Paris, beaucoup d’auteurs ont
préférés annuler leurs venues au salon, vous êtes là pour notre plus grand
plaisir, quelle a été votre position face au choix de venir ou non ?
Je n’ai absolument pas hésité à venir ! Je voulais
juste être sûre que le salon ainsi que la présence de mon éditeur, Lumen, ne
soient pas annulés. Mais j’aime Paris et bien sûr les événements m’ont brisé le
cœur mais cela n’a changé en rien mon avis sur le fait de venir ou non et
j’étais très contente quand j’ai su que je pouvais venir.
-
Je vais maintenant vous poser une question à propos de vous. Sophie peut
transmettre des émotions, lire dans les pensées, Biana peut devenir invisible,
Keefe est empathe : quel serait votre pouvoir à vous ?
C’est marrant ! Quand j’ai
commencé à écrire je pensais comme Sophie la télépathie mais maintenant avec
mon travail je suis obligée de voyager énormément et donc j’aimerais pouvoir me
téléporter. Je pourrais ainsi zapper le temps que je passe dans les aéroports
et les voyages qui durent 10h. Je pense que ce serait une capacité
extraordinaire à avoir. Mais je pense que la télépathie resterait mon second
choix car c’est bien aussi.
- Justement
vous parlez de Sophie et du fait que vous aimeriez avoir le même pouvoir
qu’elle et Sophie, sur les couvertures des Gardiens de cités perdues, vous
ressemble énormément. Vous identifiez-vous beaucoup à elle ?
C’est une complète
coïncidence ! On me pose beaucoup cette question et c’est un énorme
compliment parce que quand j’avais l’âge de Sophie je n’étais pas aussi
mignonne qu’elle !
Sophie est blonde parce que je me suis inspirée du
personnage de Legolas dans Le Seigneur
des Anneaux, et il est blond comme j’ai toujours imaginé Sophie et les
yeux bruns de Sophie parce que je voulais que Sophie ait quelque chose de
différent des autres elfes qui ont les yeux bleus et en même temps je voulais
que ce soit un petit détail pour qu’on lui dise quelque chose négatif sans que
ce soit pour autant des commentaires racistes sur son apparence. Je n’ai pas
choisi la couleur de la peau mais juste la couleur des yeux pour que ça ne soit
pas trop horrible à critiquer. Ce n’était pas intentionnel mais c’est un
superbe compliment parce que l’image est magnifique !
- Comment s’est passé
le processus d’écriture ? Aviez-vous toute la trame en tête ? Ou le prénom des
personnages ?
J’ai passé à peu près un an pour mettre au point la création
de l’univers et réfléchir aux personnages et aux villes et après ça j’ai
réalisé en me mettant à écrire que j’avais créé beaucoup mais qu’il me restait
encore à faire. C’était du 50% déjà crée en amont et 50% inventé au fur et à
mesure. Le processus d’écriture était complexe et difficile parce que Gardiens des cités perdues était mon
premier livre et je ne savais pas ce que je faisais. Et donc la version publiée
du livre c’est la 20e
version, il y a eu 19 brouillons avant d’en faire la version actuelle! C’était un réel processus !
- Avez-vous facilement
trouvé un éditeur ?
C’était difficile. J’ai acquis un agent littéraire quand
j’en étais au treizième brouillon, et ceci est une étape obligatoire quand on
est aux Etats Unis. On a essayé de vendre le livre quand j’en étais au
brouillon 15 et l’éditeur avait encore un détail qu’il n’aimait pas et j’ai
réussi à obtenir une offre au brouillon 18, et c’est le 20e qui a
été publié. Donc oui, ça a été assez compliqué !
-Justement, comment
vous faites face à tous ces blogueurs, booktubeurs ou lecteurs qui postent leur
critiques sur Goodreads par exemple ? Avez-vous trouvé ça excitant ou
assez effrayant ?
Ça dépend vraiment de l’interaction qu’on a avec les
blogueurs ou booktubeurs. En fait, je me suis donnée une discipline. J’essaie
de ne pas de lire les critiques qu’elles soient bonnes ou mauvaises. En fait,
quand je lis une bonne critique je n’arrive plus à écrire car je pense ne pas
arriver à faire aussi bien que précédemment et si j’en lis une mauvaise c’est
terrible pour moi et je n’y arrive plus !
C’est assez difficile parce
qu’on m’envoie parfois des liens d’article à mon travail et je suis obligée de
répondre « Merci beaucoup d’avoir pris le temps de faire un article,
malheureusement je ne lis pas beaucoup les articles » mais c’est une
question de ne pas devenir folle.
Et puis j’ai été blogueuse aussi de 2009 à
2012 et une fois que j’ai commencé à publier je ne pouvais pas rester blogueuse
et être des deux côtés de la barrière. En tant qu’ex-bloggeuse j’adore le
travail des blogueurs et je pense que toute la publicité qu’ils peuvent faire
autour d’un livre est absolument décisive même si je ne peux pas lire ou voir
les avis !
- Si vous aviez un
conseil à donner pour tous ceux qui souhaitent se lancer dans l’écriture d’un
livre mais qui n’osent pas, lequel serait-il ?
En fait pour les
personnes qui veulent écrire, le plus inquiétant c’est l’idée qu’il faudrait
que ce soit parfait depuis le tout premier essai, brouillon, alors que c’est
faux. Il ne faut pas s’imaginer que parce que ça ne marche pas qu’on n’a pas de
talent. Il ne faut pas oublier qu’écrire demande de la pratique. Mon premier
livre a eu 20 brouillons ! Peut-être que j’ai été plutôt lente dans mon
apprentissage mais ce n’est évident pour personne. Il faut écrire pour soi
sinon se mettre la pression enlève toute la joie et l’amusement.
On écrit parce
qu’on a une histoire en tête et il ne faut pas penser à être parfait et ces
questions se posent beaucoup plus tard dans le processus d’écriture. Si vous
avez envie d’écrire alors écrivez ! Et ce n’est pas grave si vous ne
trouvez pas cela parfait, parce qu’au début, pour chacun d’entre nous, ça ne
l’est pas.
- Avez-vous d’autres
projets d’écriture en dehors des gardiens des cités perdues, pour un public
différent par exemple ?
Effectivement oui et non. J’ai des projets avec lesquelles
je suis en train de jouer mais une grande partie de mon temps est mobilisé pour
mes dates de rendu éditorial donc quand j’écris autre chose c’est sur mon temps
libre qui est vraiment limité. J’ai bien la moitié d’un autre livre déjà
écrit et j’adore mais c’est un petit peu différent de ce que j’ai fait
jusque-là, peut-être trop, mais je verrai bien si ça marche ou pas et puis
il serait question d’un spin off mais je suis tellement concentrée sur ma ligne
narrative que je n’ai pas du tout la tête à ça.
- Pour terminer, souhaitez-vous
dire un petit mot de fin à ceux qui vous lisent et vous regardent actuellement
?
Je voudrais remercier
tous ceux qui lisent mes livres, ceux qui en parlent ou ceux qui y pensent.
C’est une chose très étrange d’être auteur parce que vous savez que vous aimez
votre univers et vous n’êtes pas sûr que les autres aiment. Vous n’êtes pas sûr
qu’au moment où vous laisser le livre aux lecteurs ils l’apprécient. c’est un
moment de suspens. Donc je voudrais énormément remercier tous ceux qui
partagent mon livre ou tous ceux qui pensent le faire, ceux qui ont pris le
temps de s’intéresser à mon travail Parce que sinon je
n’en serais pas là où j’en suis actuellement, donc merci.
Waaah super opportunité ! Et merci pour cette interview, vraiment intéressante. Je n'ai lu que Let The Sky Fall de cette auteure mais ton post me donne très envie de découvrir son autre série.
RépondreSupprimerSuper interview ! J'avais déjà très envie de lire ses livres mais là, il faut absolument que je les lisent.
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